ASSOCIATION
POUR TOUTES : RENCONTRE AVEC LES FEMMES DE VILLY
Des voix sélèvent
dans la nuit, des chants nous invitent à rejoindre leurs
interprètes. Timidement, au milieu de la foule, un cercle
se forme à la lumière du groupe électrogène.
Il sagrandit, nous y entrons, prenons part à la
danse, et battons le rythme de nos mains. Des femmes nous présentent
leur regroupement joyeux
Lassociation des femmes
de Villy.
Cest sans mot dire que le dialogue samorça
ce soir là, celui de notre première rencontre.
Il nous fallut alors requérir à un porte parole,
enfant du village, fils de ces « mamas ».
Humblement, nous sollicitâmes un entretien auprès
de ces grandes dames. La présidente, Mme KIENDREBEOGO,
accepta, lentrevue est prévue le lendemain.
Une quinzaine de femmes
nous rejoignent ce 29 juillet. Le débat soriente
sur :
leur activités associatives : représentation de
danses et chants traditionnels, discussions et débat
sur lavenir du village, sur la condition des femmes, activités
micro-économiques de savon et cultures ;
leur vie quotidienne : organisation de ces femmes autour
des moulins coopératifs, des travaux des champs, activités
au sein des familles, solidarité entre femmes ;
le programme dalphabétisation dont elles sont bénéficiaires.
Depuis trois ans, les
femmes sont alphabétisées en mooré, leur
langue natale. Cest le Baobab, qui a permis la mise en
place de ce programme, en collaborant avec un premier organisme
financeur belge. Une jeune femme de Villy a été
formée en premier lieu pour dispenser des cours dalphabétisation,
niveau CP 1, à une trentaine de femmes de son village.
Chaque année, on recherche à nouveau des financeurs
pour permettre la bonne continuation de ce programme. Certaines
femmes ont déjà entamé la phase de CP 2.
On espère établir un réseau pour permettre
lalphabétisation dautres femmes de lassociation,
et donc, du village. Mais le manque de structures daccueil
et de moyens cristallisent actuellement le projet. Nul ne sait
encore si lan prochain dautres mamans burkinabées
seront instruites.
Ravie de notre discussion
du 29, les femmes nous proposent quelques jours plus tard dassister
à la fabrication de leur savon au beurre de karité.
En effet, elles font partie dun petit regroupement de
producteurs de savon, «PENGO WINDE KOLOG KOOM ».
Au village, les femmes se répartissent les tâches :
récolte du karité, extraction puis broyage de
la noix, transformation en beurre de karité au moulin,
puis fabrication du savon dans la maison des femmes.
Formée par lUNESCO en 1999, les villageoises nous
montrent leur savoir faire... Et leur diplôme ! La
vente de leur savon dans les marchés alentours leur permet
dacquérir un petit pécune, qui sert lensemble
de léconomie du village.
Ainsi, les femmes sont-elles
des piliers de léconomie de leur village :
grâce à leurs diverses formations, elles sont amenés
à se positionner en gestionnaire, artisane et commerçante :
élevage, fabrication artisanales, savon et cultures régionales.
Et, léducation des enfants faisant partie intégrante
de leur fonction féminine, elles pourraient influencer
favorablement lavenir de Villy.