Fiche FADOR:

ASSOCIATION DE DEFENSE DE L’ORPHELIN AU BURKINA FASO :
« La protection de l’Enfance, c’est l’affaire de tous ! »

Rencontre de trois hommes, fonctionnaires de métier, engagée dans la lutte de la sauvegarde de l’Enfance.

Depuis de nombreuses années, le Burkina Faso voit ses orphelins se multiplier et tourner à la dérive. Comment expliquer l’apparition de ce phénomène de grande ampleur ?
Le sida, ou quand les traditions africaines s’affrontent à la modernité… La pratique du « lévirat », qui consiste à ce qu’une femme veuve se remarie avec un proche parent du mari défunt, contribue à répandre le VIH au sein d’une même famille. Les nombreux enfants issus des différents mariages (environ 8 enfants par femme), perdent ainsi leur mère mais aussi « leurs pères ».
Et c’est là que se place le problème majeur : un enfant burkinabé sans référence masculine voit son avenir s’obscurcir, la protection corporelle et pécuniaire revenant majoritairement à l’homme. Une femme agit belle et bien pour maintenir une vie décente à ses rejetons, mais une femme seule ne peut endosser tous les rôles dans une société africaine. L’éducation passe en grande partie par la mère, mais le père reste le seul à pouvoir immuniser l’enfant des dangers extérieurs (travaux inadaptés, avilissants pour amener l’argent, influences néfastes…).

Ces pupilles, malgré la présence d’un minimum d’organismes sociaux, sont à l’abandon, livrés à eux mêmes. Ils sont à l’image de ces enfants des cités que nous croisons chez nous : désoeuvrés, et sans espoir d’intégrer un jour une vie sociale, ils s’isolent et suivent l’exemple des grands frères, en droite ligne de la délinquance. Richard SIMBIRI et ses deux compagnons, visiblement émus, ne l’entendent pas de cette oreille, ils veulent agir. Regroupé en association, le FADOR (Fondation des Amis des Orphelins) depuis 2001, ils ont un projet : celui d’assurer à ces enfants un avenir.

Concentrée sur une région du pays Bissa, à l’est de Ouagadougou, où se trouverait plus de 300 orphelins précaires, l’association a à cœur de s’occuper des nouveaux venus dans le monde de l’abandon. Il s’agirait d’assurer un total bien être physique, psychique et matériel à une vingtaine d’enfants entre 5 et 8 ans, en les prenant en charge dans des familles d’accueil.
Prise en charge de l’hébergement, l’habillement, l’alimentation, la scolarité, suivi régulier des enfants jusqu’à leur adhésion dans la vie active (travaux des chants, artisanat, études…), volonté d’assumer les soins médicaux. La mise en œuvre de ce projet, d’une durée prévu de 7 ans, est déjà entamé ; des organismes financeurs auraient déjà été sollicités, et le dossier approuvé. Pourtant, les moyens actuels ne sont pas suffisants pour en garantir la pérennité. La recherche de partenaire à l’étranger est envisagée.

Depuis le début de l’aventure, d’autres amis ont rejoint le FADOR, constituant ainsi le Centre d’Appui aux Orphelins et Enfants Vulnérables (CAOEV). Ainsi, on espère bientôt voir le programme se déployer sur d’autres régions et profiter à d’autres enfants en difficultés.